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Ceibo
12 septembre 2008

Des questions

DSC07707En général, pour écrire mes notes de blogs, j'ai toujours beaucoup d'idées quand je suis dans la rue, dans le bus, quand je parle à quelqu'un... Je me dis souvent, tiens je pourrai l'écrire comme ça ou ça il faudrait que j'en parle. Et puis une fois devant l'ordi, dans ma chambre, c'est toujours un peu difficile de retrouver les sensations et les mots qui m'étaient venus.
D'autant plus en ce moment, car le temps s'accélère, le quotidien commence à s'installer et les jours à se ressembler. Ca ne me déplaît pas, car ces jours sont toujours très riches, mais il est plus difficile de trouver des idées.

Cette semaine j'ai donc pris des notes dans un de mes nombreux petits cahiers, et par la même occasion on m'a posé plusieurs questions de fond sur des choses ici, qui m'ont semblé être une bonne base pour écrire sur ce papier virtuel.

Donc je vais commencer par exposer le problème (car apparemment c'est réellement un problème majeur de la ville ici) des transports, en communs ou non d'ailleurs.
Déjà il faut savoir que Bs As est une ville très étendue. Que ça soit la capitale fédérale (la ville même) que sa périphérie. C'est réellement immense. Rien à voir avec Paris qui est un village où l'on peut tout faire à pieds. Ici, on s'épuise (bon je n'ai pas non plus vu de villes comme Mexico qui doivent être encore plus impressionnantes). Alors forcèment il y a des allers et venus et de la route à faire.
Bon et à vrai dire je ne sais pas trop par où commencer :
.par le subte (métro)qui ne possède que 6 lignes, qui ferme entre 10h et minuit, qui est toujours bondé (comme à Paris pendant les grèves)
.par la centaine de colectivos (bus) qui parcourent la ville par des détours fous, sans aucun plan général, juste un guide qui dicte toutes les lignes passant sur un secteur de 100m par 100m, avec des lignes qui peuvent avoir 3 ou 4 parcours différents (ou comment se retrouver à l'opposé de sa destination sans le vouloir), dans des vieux engins Volkswagen Mercedes pourris privés où les billets ne s'achètent qu'à bord avec des pièces uniquement (qu'il faut garder précieusement sachant que le plus petit billet équivaut à 0,50 cents)
.par ces taxis jaunes et noirs qui sont partout, qui ne coûtent rien (20 à 30 pesos la course, à adiviser par 4,5 pour l'avoir en euro)
.par les voitures qui envahissent la ville, sans règles, sur des avenues qui possèdent parfois 10 voies, et qui forcèment, laisse peu de place aux piétons
. Par les trains de banlieue bondés (pareil que Paris pendant les grèves avec les personnes qui s'installent entre deux wagons pour avoir de la place, sauf qu'ici c'est tous les jours et que forcèment ça fait des dégâts)

Dans tout ça, je ne sais pas trop ce qui me marque le plus, sans doute la manière dont les portenos jugent leur ville. Ils en sont très critiques de ces transports qui fonctionnent mal, de ce pays qui a du mal à se relever de sa crise économique. Je n'ai pas l'habitude d'entendre quelqu'un s'interroger des raisons pour lesquelles il vit dans sa ville.
Par exemple, je travaille en urba avec quatre portenos. On réfléchit à des possibilités d'évolution d'un quartier situé entre une villa (bidonville), une gare qui craint, des grandes avenues passantes mais qui possède de nombreux hôpitaux et de grands espaces verts à l'abandon. Une des chicas avec qui je travaille me demande ce que je trouve intéressant touristiquement dans ce lieu ; évidemment pas grand chose, mais on ne va pas mettre un pôle touristique tous les 10 cuadras. Et elle avait l'air de détester cette ville qui lui semblait sans intérêt. Et ce n'était pas la première fois que je ressentais ce ressentiment chez certaine personne, souvent exprimer en rigolant, et je ne comprends pas encore tout.

Il y a quelques semaines j'ai rencontré un français qui vit ici depuis trois ans, qui va se marier avec une argentine cet automne (avril) et qui nous à expliquer pas mal de choses. Ce qui m'a le plus frappé c'est qu'il parlait de l'Argentine comme un pays du Tiers-Monde, qui a connu une période vraiment très riche, où tout fonctionnait bien avant d'entrer dans une crise économique (1998-2002) d'après Wikipédia. Et donc qu'aujourd'hui c'est difficile, parce qu'ici c'est même pas la peine de parler de pouvoir d'achat, parce qu'un des problèmes majeurs c'est le manque d'éducation (tout le monde ne va même pas jusqu'au collège). Et pourtant ici, je vis pareil qu'en France : mêmes apparts, mêmes genres de sorties et pas uniquement parce que je suis française, les gens que je rencontre à la fac ne sont pas très différents, en même temps ils sont à la fac.

Bon en disant tout ça, j'ai très peur de dire des énormités, parce que je ne comprends que très peu de choses, parce qu'avant de venir je n'avais jamais prêté attention à ce pays ("ah bon, il y a eu une crise économique?" et pourtant en 2002 j'étais pas si jeune...), et que donc je n'ai aucun recul.

Bon voilà une petite part des choses que j'essaie d'observer et d'apprendre ici. Evidemment il y en a d'autres, plus graves, plus légères, en tous cas inutile de vous dire que ça me passionne. Je pense que je ferais d'autres petites parenthèses comme ça. Dites moi ce que vous en pensez...

Ah, et puis en parlant de légèreté, une de mes "correspondantes" françaises m'a parlé du Bon Marché et de son exposition Paris-BuenosAires. J'avoue que j'aurai bien aimé y jeter un oeil même si je suis sûre que ce que ce Magasin montre aux parisiens est bien différent de ce que je vis ici. Déjà que de lire des petits articles de bloggeuses sur le sujet me fait doucement sourire... Dites moi si vous aller y jeter un oeil!

En mangeant, à 12h31.

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Commentaires
E
wahou, ça à l'air vraiment bien<br /> tes photos, tes commentaires nous donnent l'impression que tout est super<br /> même s'il y a des problèmes quotidiens de transport et autres. au fait, tu ne parles pas de vélo?<br /> ne t'arretes pas<br /> bise de nous 4
C
Hej hej (petite pointe de suédosité sur tes pages argentines !)<br /> Post hyper intéressant (d'autant plus qu'il parle de moi à la fin !), vite, un autre !<br /> Une bise en passant
B
merci de ces pages tellement vivantes et documentées qui nous permettent de découvrir la vie quotidienne.<br /> Merci de continuer<br /> Affectueusement<br /> Bernard
L
@valentine : J'étais comme toi! Et puis tu vois tout arrive. Mais ce qui est terriblement frustrant c'est qu'on ne peut faire que le quart de la moitié des choses que l'on a envie de faire!<br /> <br /> @rolance : Du coup moi je me déplace surtout en colectivo et en subte quand ça fonctionne au niveau du parcours, ça prend du temps mais on voit la ville les gens... Le taxi c'est plutôt à plusieurs dans la nuit.
R
et finalement tu te déplaces comment a la fadu?
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