Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ceibo
10 juin 2009

Il y a TELLEMENT de choses dont je voudrais vous

Il y a TELLEMENT de choses dont je voudrais vous dire sur Buenos Aires.

Je me disais ça dans le bus tout à l'heure en allant à la fac. Ce fameux trajet d'une heure entrelaçant rues, avenues, lumières, regards. Je m'assois et je regarde par la fenêtre, la nuit.

Il y a 9 mois je me disais la même chose : je voudrais tout raconter : je voudrais que vous veniez tous pour voir ce fourmillement, toutes ces choses que je vois, il y en a trop, je ne peux pas tout garder pour moi. Heureusement j'ai un an pour tout dire.

Et 9 mois plus tard ça me reprend. Je me dis, dans ma tête, en regardant par la fenêtre du bus : "Bon Dieu, Dios mios, mais dans mon blog, je n'ai pas dis ça. Sans dire ça c'est presque mentir que de vouloir parler de l'Argentine, de Buenos Aires sans mentionner, ÇA, cette chose tellement importante, cette ambiance là, ce détail en question, cet évènement de l'histoire, du présent!". Et puis maintenant une fois devant l'écran je l'ai oublié cette chose.

Presque ça fourmille dans ma tête de tous ces souvenirs, ces 10 mois ici. Presque maintenant je comprends mieux ce pays, et puis cette langue, JE LA COMPRENDS! Vous savez celle là que je ne déchiffrais pas un mot. Celle là je comprends presque tout, et je fais des blagues et, et, et...

Vous devriez l'entendre cette accent argentin, comme il chante, comme il s'envole dans les chhhhh, comme il utilise des mots, des expressions, vous devriez savoir comme cet accent porteños m'est tellement cher, comme l'espagnol d'Espagne me semble vicieux et sifflant comme un serpent : corazón... Je veux le garder, mais je sais qu'il va s'effilocher en moins de deux ; une fois en France. Que les mots vont se perdre dans le néant. Tous ces mots, ce vocabulaire qui me permet de vivre ici, tout ça s'envole vite. Le français, ma langue, ce que je suis, reprendra le dessus, comme mes habitudes.

De mon côté, en attendant, je regarde les gens marcher dans la rue.

Et je suis allée à la Catedral ce soir : cette milonga, un peu touristique, bobo, mais tellement charmante et valeureuse avec son ambiance intemporelle. J'ai essayé de me laisser guider par un argentin qui veut bien essayer de m'aider à faire quelques pas en tango. C'est pas gagné. Mais c'est doux le tango. C'est beau. Vous devriez voir tous ces couples danser, comme ils sont tous différents, comme ils racontent tous une histoire.

Et puis j'aimerai vous montrer Buenos Aires. Tout ce qui m'est entré dans la tête en presqu'un an :
les cafés con leche con medialunas,
les gens qui font la queue à l'arrêt de bus,
les cheveux des filles, tellement longs,
le coucher de soleil sur l'aeroparque, rouge rose flamboyant,
le Rio marron qui se cache,
les tours qui poussent comme des champignons,
les colectivos qui sifflent grincent crissent,
les avenues au milieu de la nuit,
les rues pavés,
les parques qui s'emplissent le week end,
la folie des ferias,
le goût du mate,
les mots doux bas sirupeux dégueulasses des hommes dans n'importe quelle rue à n'importe quel âge à n'importe quelle heure,
la propagande politique et colorée dans ma fac,
la tristesses des gens, parfois,
le plaisir de les voir danser, oublié passé la nuit entière sans dormir.

et puis les lieux culturels, les restaurants, les bars, les histoires, les souvenirs, les rencontres, les voyages...

Je veux rentrer, chez moi, mais je ne veux pas oublier tout ça. Je veux que chaque odeur reste, chaque pensée formulée s'installe. Je veux revivre des années comme ça, ici, ailleurs, sans fin.
Je veux rentrer chez moi.
Je veux revenir. Je veux garder ce lien, à cette ville, à cette langue, à ces gens que je comprends mieux.

J'espère que vous avez écouté Juana Molina dans ma note précédente, parce que sinon je sais pas comment vous le dire.

Et ce weekend je vais à Cordoba chez ma copine Alice qu'elle est trop bien, parce que ce cher Général Belgrano il est mort il y a quelques années, un 20 juin, alors on a un lundi férié, le 15.

Publicité
Publicité
Commentaires
L
j'aime ta manière de raconter ce que tu vis, ce que tu sens, ce que tu vois. j'ai l'impression de voyager un petit peu avec toi!<br /> L'argentine est déjà un pays qui m'attire depuis pas mal d'année mais là tu me donnes encore plus envie de le découvrir pour de vrai!<br /> profites bien de ces derniers moments et à bientôt!
L
Chaque chose en son temps, pour le moment ça n'est pas ta langue maternelle qui est en train de s'effilocher?…?
J
Quel plaisir de sentir ton blog revivre !<br /> <br /> Nous sommes sur tes pas dans les rues de Bs As, <br /> nous te suivons dans le dédale de tes pensées, <br /> nous sommes brinquebalés dans le bus, <br /> nous sommes pris dans le tourbillon de la milonga, <br /> nous partageons tes musiques...<br /> <br /> Encore, encore.
V
oh Léa !<br /> <br /> J'ai écouté Juana Molina. A la première écoute, jai été plus perturbée et fascinée par la vidéo, les images, que la musique, les sons ! Cet effet déformé m'a tout de suite obligée à aller regarder des photos d'elle, en vraie, parce que j'avais l'impression d'ê ds un dessin animé avec des fourmis énormes, genre Arthur et les Minimoys ! Et alors je ss alée plus loin sur youtube ou dailymotion, je ne sais plus, & je ss tombée sur une de ses interviews, ... et j'en reste scotchée !<br /> <br /> Baisers
Publicité